Colloque « La photographie au théâtre »
Appels à contribution, Colloques, Conférences.commentaires fermé
La photographie au théâtre
écrits théoriques, oeuvres dramatiques, spectacles, programmations théâtralesÂ
XIXe-XXIe sièclesÂ
Colloque international 23, 24, 25 novembre 2017 à l’INHA Paris
Organisé par BRIGITTE JOINNAULT (Université Côte d’Azur/UMR THALIM/Arias)
Partenariats : UMR THALIM (Sorbonne Nouvelle/CNRS/ENS) ; CRILCQ – Université de Montréal ; PRint – UQAM ; CTEL – Université Côte d’Azur, autres partenariats en cours.
Télécharger l’appel : appel_photographie_theatre_fevrier17
L’objet de ce colloque est d’interroger la manière dont, de la fin du 19e siècle à nos jours, notre rapport au fait photographique (ses images, ses objets, ses techniques, ses procédés, ses praticiens et ses usagers) est mis en jeu dans les pratiques théâtrales (textes dramatiques, spectacles et programmations) et dans les écrits sur le théâtre. Comment ce rapport devient-il source d’inventions et de réflexions pour le théâtre, objet privilégié pour questionner aussi bien l’être humain dans sa présence à soi, à l’autre et au monde que le geste théâtral lui-même ? Quelles conceptions et/ou quelles représentations de la photographie les artistes et les théoriciens adoptent-ils ou forgent-ils lorsqu’ils s’en servent pour questionner le théâtre ? Dans quelles mesures le théâtre peut-il être, à l’instar de la littérature, considéré comme un « observatoire » ou comme un « laboratoire » de la photographie et de ses mutations ?
L’ouverture historique et géographique de ce colloque est volontairement large car dès ses origines et à chaque grand tournant de son histoire la photographie a exercé sur les praticiens et les théoriciens du théâtre une influence esthétique profonde, que celle-ci s’offre visiblement dans les écrits et dans les oeuvres (comme cela s’observe depuis l’entrée dans l’ère du numérique et des technologies mobiles, en particulier dans les écritures anglophones et d’Amérique du Nord) ou que son travail demeure plus imperceptible (aussi bien aux premières heures de la photographie, que dans des oeuvres actuelles où l’invisibilité de la photographie dans l’écriture dramatique d’un auteur va parfois de pair avec une présence beaucoup plus manifeste dans son écriture romanesque).
La photographie sera considérée aussi bien dans ses fonctions documentaires que fictionnelles, dans ses pratiques artistiques qu’extra-artistiques, dans ses procédés et ses technologies que dans ses usages et ses réceptions. Nous nous intéresserons à la matérialité, au vocabulaire, aux discours qui constituent ses réalités ainsi qu’aux représentations imaginaires, aux mythologies et aux pouvoirs fantasmés qui lui sont associés et que le théâtre peut manifester ou contribuer à entretenir et à forger.
Cinq axes de réflexion sont envisagésÂ
1) Quels rôles dramaturgiques les objets (appareils, bacs, pellicules, négatifs, clichés, logiciels, albums, fichiers), les gestes et les actes (cadrage, pose, prise de vue, développement, révélation, montage, traitement numérique), les lieux (chambre noire, cabine de photomaton, studio, galerie, écran, disque dur) de la photographie, ses acteurs (photographes, photographiés, utilisateurs), ses modes de production et de réception jouent-ils dans les textes et sur les scènes ? Comment le théâtre met-il en scène des manières, plus ou moins réalistes, plus ou moins critiques, plus ou moins inattendues, d’appréhender le médium photographique, ses pouvoirs et ses effets ?
2) Comment l’existence et les modalités de la photographie nourrissent-elles l’imaginaire des praticiens du théâtre, les influencent-elles, les amènent-elles à se questionner, leurs servent-elles de modèles ou de contre-modèles ? Comment participent-elles aux mutations des pratiques théâtrales, aussi bien dans les démarches de création et dans les lieux de transmission (on pourra notamment questionner l’usage des photographies dans les formations en arts du spectacle) que dans les esthétiques dramatiques et scéniques ? Comment ses techniques de révélation, ses fonctions de conservation, les effets d’attestation que ses images peuvent produire affectent-ils un art fait lui-même de scènes de reconnaissance, de dévoilement, de stratégies de révélation brutales ou progressives, de structures fondées sur la reviviscence, de convocations mémorielles ? Quels rôles l’apparition et le développement du médium photographique ont-ils pu exercer dans les évolutions historiques du théâtre moderne et contemporain ?
3) Comment, par le biais de faits et de métaphores photographiques (notamment celle de la chambre de l’imagination), les auteurs, les metteurs en scène et les scénographes interrogent-ils les interactions entre l’image et le verbe, entre le visuel et le sonore, et proposent-ils des expérimentations concrètes des phénomènes de mémoire, de rêve et de perception ? Comment la mise en jeu de l’expérience photographique, de sa possibilité ou de son impossibilité, sert-elle au théâtre à expérimenter sa propre capacité à produire un questionnement sensible sur l’humain, ses capacités de présence et d’écoute, son appréhension de la mort, de la disparition, ses rêves de résurrection ?
4) Quelles sont les motivations des programmateurs de théâtre lorsqu’ils invitent l’art photographique dans les lieux voués à la programmation théâtrale ? Que proposent alors les photographes et commissaires d’exposition invités aux publics des saisons ou des festivals de théâtre ? Observe-t-on une contamination mutuelle du théâtre et de la photographie ? Les rencontres effectives entre les pratiques et les spectateurs produisent-elles des troubles, des hybridations, des décentrements ?
5) Comment les écrits sur l’art, et sur la scène théâtrale en particulier, envisagent-ils les liens entre des pratiques scéniques ou performatives éphémères et des pratiques qui produisent des objets qui peuvent avoir vocation à être conservés et reproduits, comment se servent-ils des propriétés des pratiques photographiques, de ses gestes et de son histoire, pour penser ceux de la scène ou réciproquement ? Pourront également être questionnés dans ce cadre, d’un point de vue théorique et méthodologique, les effets des usages illustratifs de la photographie dans les pratiques historiographiques.
Ce colloque s’inscrit dans la continuité d’un programme de recherche initié en 2011 sur les formes de présences de la photographie dans les écritures théâtrales (FoPPhET), et se propose, tenant compte de l’intérêt pour les relations théâtre et photographie manifesté dans des travaux récents, de fédérer des chercheurs déjà engagés dans ce questionnement mais aussi de susciter de nouveaux travaux dans un esprit transdisciplinaire (études théâtrales, études photographiques, philosophie et histoire de l’art, intermédialité).
MODALITES DE SOUMISSION DES PROPOSITIONSÂ
Les propositions de communication comprenant un titre, un résumé de 500 mots, une notice bibliographique et les coordonnées de l’auteur sont à envoyer d’ici le 31 mars 2017 dans un unique fichier identifiable par le nom de l’auteur à : colloque.photo.theatre@gmail.com.Â
Les participants sélectionnés par le comité scientifique seront contactés par courriel au plus tard le 31 mai 2017.
COMITE SCIENTIFIQUEÂ
Didier Aubert (Univ. Sorbonne Nouvelle – Paris 3/ THALIM)
Anne-Françoise Benhamou (ENS/Univ. PSL/THALIM)
Mildred Galland-Szymkowiak (CNRS/THALIM)
Brigitte Joinnault (Univ. Côte d’Azur/CTEL (EA 6307)/ THALIM)
Jean-Marc Larrue (Univ de Montréal/CRILQC/CRIalt)
Marie-Christine Lesage (Univ. du Québec à Montréal/PRint, Pratiques Interartistiques, École supérieure de théâtre)
Servanne Monjour (Univ. de Montréal/ Théolinum, CRC sur les écritures numériques)
Magali Nachtergael (Univ. de Paris 13/Pléiade (EA 7338))
Julie Noirot (Univ. Lyon 2/Passages XX-XXI (EA 4160))
Julie Sermon (Univ. Lyon 2/Passages XX-XXI (EA 4160))