Parution: Les Cahiers Sens Public
Parutions, Tout'infos.commentaires fermé
A la suite de six numéros publiés entre 2003 et 2006, Sens Public lance en septembre 2008 une nouvelle série de publication papier : les Cahiers Sens Public (4 numéros par an). Les Cahiers seront centrés sur des dossiers thématiques originaux, issus notamment des séminaires organisés par Sens Public et ses partenaires.
Le premier volume de la série, numéro double intitulé L’internet entre savoirs, espaces publics et monopoles rassemble les communications d’un colloque qui s’est tenu au Collège international de philosophie sur les contenus et les pratiques du numérique.
Sommaire (n°6/7 Octobre 2008)
Yannick Maignien : Avant-propos
Paul Mathias : Introduction
Geert Lovink : Blogging, l’impact nihiliste
Robert Damien: Pour un Nouvel Esprit Politique
Éric Guichard : L’écriture scientifique : grandeur et misère des technologies de l’intellect
Gérard Wormser : Écrire aujourd’hui sur le gouvernement
Laurence Allard : L’impossible politique des communautés à l’âge de l’expressivisme digital
Jos De Mul : De Homo erectus à Homo sapiens : le Cyber espace pour les Darwinistes
Joëlle Zask : L’Internet, une invitation à repenser la distinction entre public et privé
Michel Rocard : Brevets et libertés
Dominique Boullier : Politiques plurielles des architectures d’Internet
Thierry Leterre : L’Internet : espace public et enjeux de connaissance
Françoise Massit-Folléa : Les conclusions
Lire l’avant-propos et télécharger le bulletin d’abonnement sur le site Sens Public
Congrès Eurozine 2008
Colloques, Conférences.commentaires fermé
26-29 septembre
« Multilinguisme et travail en réseau »
Programme en pdf
Formulaire d’inscription en pdf
LE PROGRAMME ET LES ACTEURS DU CONGRES
A l’initiative de Eurozine et de Sens Public, le Congrès crossXwords explorera les thèmes du multilinguisme en Europe en relation avec le journalisme critique, sur fond des transformations des médias et de la consolidation des structures en réseaux. Le Congrès rassemblera une centaine de revues et magazines, auteurs, éditeurs et intellectuels de toute l’Europe.
Les samedi et dimanche à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration (Palais de la Porte Dorée, 12e) seront ouverts au public. Les langues parlées lors du Congrès seront le français et l’anglais (avec traductions simultanées).
Vendredi 26 septembre :
Ouverture de la conférence. Accueil des participants par les organisateurs et partenaires.
19.30h: Discours d’ouverture par Michel Deguy, suivi d’un buffet à l‘Hôtel de Ville (sur invitation)
Samedi 27 septembre :
Cité nationale de l’histoire de l’immigration
10.00-10.15h: Discours d’accueil par Patricia Sitruk, directrice de la CHHI. 10.15-13.00h: « Multilinguisme, territoires, Europe ». Discussion plénière avec Ruth Wodak (Royaume-Uni), Abram de Swaan (Pays-Bas) et Clarrisse Herrenschmidt (France) ; suivie de discussion et échange avec les éditeurs présents. Président : António Sousa Ribeiro (Portugal)
15.00-18.00h: « Travail en réseau/Devenir commun – langues, médias et production de savoir ». Discussion plénière avec Geert Lovink (Pays-Bas), Barbara Cassin (France), et Gérard Wormser (France) ; suivie de discussion et échange avec les éditeurs présents. Président : Paul Mathias (France). Soirée : programme culturel.
Dimanche 28 septembre :
Cité nationale de l’histoire de l’immigration
10.00-11.30h et 12.00-13.30h: quatre ateliers se tiendront organisés par des revues partenaires et institutions, incluant un atelier avec le directeur du TGE-Adonis/CNRS, Yannick Maignien, au sujet des sciences humaines et de l’édition numérique, un atelier avec Ghislaine Glasson Deschaumes de la revue Transeuropéennes sur la traduction de l‘Europe et un atelier avec Daho Djerbal (Revue Naqd, Algérie), Odile Chenal (Fondation Européenne de la Culture) et André Chabin (Association des Revues Plurielles, France) autour des revues au Maghreb et en Europe.
15.15-17.15h: Réunion inter-professionelle du réseau Eurozine avec les éditeurs et revues partenaires (sur invitation).
20.00h: Théâtre National de la Colline, discours de clôture par Edouard Glissant. Suivi d‘un dîner (sur invitation)
LE JOURNAL CROSSWORDS
Crosswords se double d‘une plate-forme collaborative et multilingue en ligne (http://xwords.fr). Elle nourrit le travail préparatoire et l’élaboration thématique du Congrès. Un travail d’écriture s’y tient par lequel sont expérimentés à vif les thèmes du Congrès à la jonction du multilinguisme, de l’espace public et du travail en réseau. Des contributions et entretiens d’auteurs renommés tels que Rada Ivekovic, Homi Bhabha et Jean-Luc Nancy peuvent être discutés par les participants du Congrès. Crosswords lancera un journal grand format, distribué gratuitement lors du Congrès.
INSTITUTIONS PARTENAIRES ET SPONSORS
Le Congrès Eurozine 2008, co-organisé par Eurozine et l‘Association Congrès européen des éditeurs de revues (Paris), fait partie des manifestations de la Saison culturelle de la présidence française de l’Union Européenne, ainsi que de l’Année européenne du dialogue interculturel. Il est sponsorisé par la Région Ile-de-France, le programme culturel de la Commission européenne, le programme de recherche du CNRS ‚Adonis‘, la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, la Mairie de Paris, et par les Ambassades des Etats-Unis, de Norvège et des Pays-Bas. Il est soutenu par et se tiendra à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. Le comité éditorial de Crosswords et le comité organisateur du Congrès sont soutenus par la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Nord.
Renseignements:
carole.dely@sens-public.org et roman.schmidt@sens-public.org
Visitez:
Le chant du signe. Nada Strancar chante Brecht/Dessau (Théâtre de la Colline)
Tout'infos.commentaires fermé
Jusqu’au 25 septembre, tous les soirs à 20h au Théâtre National de la Colline, Nada Strancar chante Brecht/Dessau. Créé par Christian Schiaretti, ce spectacle brasse une grande variété de chansons de Brecht mises en musique par Paul Dessau, depuis les fables satiriques jusqu’aux songs de Mère Courage – chansons toutes chantées en allemand.
Présentation
Sous l’archipel éclaté, le continent immergé. Composé par Paul Dessau, embrassé par Nada Strancar, ce tour de chant à neuf temps fait au fond résonner une vie et une vision, une Å“uvre et une voix – avec, en basse continue, l’Histoire : celles de Bertolt Brecht (1898-1956). Par extrapolation, de ces vingt-et-un songs disparates peut s’induire un itinéraire complexe, tout en échos, contradictions et superpositions, de Versailles à Yalta, de l’orgie berlinoise à l’exil californien, de l’émancipation anarchiste à la dialectique marxiste, des couplets acides au théâtre épique, de Baal à Galilée. Neuf mouvements pour une même vie, neuf genres pour une seule voix, un verbe pour les unir tous. Avec, à chaque moment musical, son contrepoint théâtral.
I. Les années 20 – La fureur de vivre
1. Alcools (1919). Les chansons à boire. Les tranchées de la Grande Guerre ont englouti le monde ancien. Ruine des valeurs, vertige des Années Folles, Brecht l’anarchiste chante l’art de la dérive et l’ivresse de la débauche – où verse même une logique dévergondée (Petite chanson). De ce dérèglement des sens jaillit sur scène un poète païen, enfant terrible de Rimbaud et des expressionnistes : Baal.
2. Je t’aime moi non plus (1923). Les romances paradoxales. Pour l’individu-roi, pas de désir sans distance ; pas d’élan sans absence (Sept roses sur le rosier) ; pas de jouissance sans arrachement (Ce n’est qu’après m’être éloignée de toi). Aussi ardent qu’ambivalent, l’amour signe l’impossible rencontre entre deux solitudes radicales. Crise du lien, crise du sens : dans cette société allemande dévaluée, l’échange vire au duel à mort – livré Dans la jungle des villes.
3. La ferme des animaux (1928). Les fables satiriques. Pilier de cabarets, Brecht croque le bestiaire de la République de Weimar : catastrophe ambulante (Le cochon), impuissance aigrie (Le corbeau), candeur risible (La chèvre), foi absurde (Le cloporte), nullité couronnée (Le cheval), force illusoire (Le hérisson, élu à la Société des Nations). Et cette faune couve son requin : le gangster Mackie Messer de L’opéra de quat’sous.
II. Les années 30 – La dialectique de la raison
4. Les luttes de classes (1929). Les paraboles critiques. Sous l’ironie, le cri. Pour Brecht (désormais marxiste), il y a ceux qui possèdent et ceux qui creusent (Chanson du huitième éléphant). Ceux qui, d’emblée, ont tout et ceux qui n’auront rien (Dodo l’enfant do). Qu’éclate la crise de 1929 et l’injustice empire – avec la bénédiction de l’État. À preuve, L’exception et la règle.
5. Les nuits avec mon ennemi (1936). Les histoires tragiques. Exalté à distance, l’amour physique s’avère amer corps à corps : une guerre civile à rebours. Les amants brechtiens sont ennemis mortels, en guerre nationale (Chanson de la fraternisation) ou sociale (Chanson du forestier et de la belle comtesse). Sur la nuit du plaisir se lève, inexorable, l’aube du déchirement. Cette passion contre-nature est pathétique de sincérité – patente chez Sainte Jeanne des abattoirs.
6. Pour qui sonne le glas (1939). Les complaintes. Bientôt l’émotion déborde le rire. Pour conjurer la catastrophe, le poète élève une supplique désespérée (À mes compatriotes). Dans l’Europe embrasée, une mater dolorosa pleure son fils dévoré par l’ogre hitlérien (Chant d’une mère allemande). Le meurtre de l’enfant balaie la naïveté maternelle, en Allemagne nazie comme en Espagne franquiste (Les fusils de la mère Carrar).
III. Les années 40 – L’art de la guerre
7. Les sentiers de la gloire (1940). Les marches et ritournelles. « Hyène des batailles », prédatrice d’une Europe à feu et à sang, Mère Courage martèle la rengaine éternelle de la guerre et du profit. Pour les petites gens comme elle, la survie est un combat, la vertu un danger (Chant de Salomon), la résignation une fatalité (Chant de la grande capitulation). Rouage d’une machine infernale, Courage pousse à la roue.
8. Le chant des partisans (1944). Les odes militantes. À Stalingrad, l’Armée Rouge a enfin barré le nazisme. Le peuple soviétique encense son Généralissime – « Sosso » alias Staline (Quatre généraux s’en vont en Iran). Mais sans soldat, un général ne vaut rien; et sans conscience, un militant n’est rien (Général, ton char est un puissant véhicule). Adages qui invitent à refonder, à la faveur du chaos militaire, une justice révolutionnaire – contée dans Le cercle de craie caucasien.
9. La charge héroïque (1945). Le manifeste tonitruant. L’écrasement de l’Axe inaugure une ère nouvelle – et peut-être une aurore. À la suite de Heinrich Heine, tambour battant, Brecht pourrait inviter à bondir « toujours de l’avant », avec, pour gai savoir, son seul désir. L’avenir ? Il l’invoquera alors à coups de marteau, comme le scande La doctrine de Heine (chantée en coda de ce tour d’horizon brechtien). Mais jamais le Nouveau n’abolira totalement l’Ancien. Aussi, même à ses héros la révolution viendra-t-elle demander des comptes – ainsi s’achève La vie de Galilée.
Gérald Garutti
Table ronde – Le chant du signe : Lyrisme, satire et politique
Tout'infos.commentaires fermé
autour du spectacle Nada Strancar chante Brecht/Dessau
une table ronde au Théâtre National de la Colline
samedi 20 septembre 2008 de 14h30 Ã 16h30
Avec Nada Strancar, comédienne et chanteuse, Enzo Cormann, écrivain, metteur en scène et jazzman, Jean Gillibert, metteur en scène, comédien et écrivain, et Ghédalia Tazartès, musicien, compositeur et chanteur. Table ronde organisée et animée par Gérald Garutti, conseiller littéraire du TNP, directeur du département Arts et Humanités à l’ENSATT et maître de conférences à Sciences Po.
« Tout signe exprime. Mais dès lors qu’il se met à chanter, que nous dit-il de plus – ou d’autre ? À nu, la langue de Bertolt Brecht fascine déjà par son élan et son tranchant, sa variété de tons et de timbres, sa densité sous couvert de simplicité. Frappée en vers, elle vise au cœur et touche juste sur bien des fronts – lyrique, satirique ou politique : chants d’amour et de mort (romances paradoxales, histoires tragiques, complaintes), couplets acides (chansons à boire, fables satiriques, paraboles critiques), ou encore chants de guerre (marches et ritournelles, odes et manifestes). Mise en musique par Paul Dessau, cette langue voit son chant s’épanouir. Elle résonne alors de mélodies imparables de rigueur, d’harmonies à la complexité envoûtante, d’univers sonores métissés d’ailleurs – musiques classique, folklorique, yiddish, atonale, jazz… Et voilà qu’une voix danse sur le fil du rasoir. Comment se fondent ensemble les éclats dialectiques du verbe brechtien et les accents aigus, si prononcés, chers à Dessau ? Comment naît cet art du trait et de la contradiction où notes et mots s’accordent et s’écartèlent ? Tel sera le point de départ pour évoquer ensemble les relations entre texte et musique, théâtres d’art et poésie sonore, de la composition à la profération – en un dialogue à cinq voix, avec un musicien, un écrivain, un metteur en scène, une comédienne et un dramaturge. » Gérald Garutti
Nada Strancar. Après une formation au Conservatoire, Nada Strancar accompagne dix ans l’aventure d’Antoine Vitez : Phèdre, Iphigénie Hôtel, les quatre Molière, Le Prince travesti, Lucrèce Borgia… Elle travaille également avec Patrice Chéreau, Giorgio Strehler, Luc Bondy, Alain Françon et Olivier Py (L’Orestie). Avec Christian Schiaretti s’est nouée une nouvelle collaboration essentielle (Mère Courage, Père, Coriolan). Dans son tour de chant à La Colline, Nada Strancar embrasse, avec son exceptionnelle puissance de comédienne, la musique rare de Dessau et la langue aiguisée de Brecht.
Enzo Cormann. Écrivain, metteur en scène, acteur et jazzman, Enzo Cormann se définit comme un « artisan chaosmique » de théâtre. Il a écrit une vingtaine de pièces (dont Credo, Sade, concert d’enfers, La Plaie et le couteau, La Révolte des anges, L’Autre), des essais (A quoi sert le théâtre ?) et des romans (Le Testament de Vénus). Diseur et vocaliste, auteur de jazz-poèmes et de théâtre musical (Le Dit de la chute, Angelus Novus), il travaille avec le saxophoniste Jean-Marc Padovani (La Grande ritournelle). Enseignant, il a créé et dirige le département d’écriture dramatique de l’ENSATT.
Jean Gillibert. Homme de théâtre complet, metteur en scène et comédien, auteur et traducteur, Jean Gillibert a marqué l’histoire du théâtre français depuis les années 1950 et, avec un souffle unique, a œuvré pour un autre théâtre. Après une jeunesse marquée par le Cartel et Artaud, il a mis en scène une centaine de spectacles (Eschyle, Shakespeare, Calderon, Artaud, Brecht). Il a travaillé avec Albert Camus, Maria Casarès, Alain Cuny, Niels Arestrup, Philippe Léotard… Passionné de musique, il a réalisé de nombreux cabarets et récitals. Il se consacre désormais à l’écriture d’essais (L’esprit du théâtre), traductions (Shakespeare), romans (Jean sans Terre) et pièces (Jusqu’où le crime s’étend).
Ghédalia Tazartès. Musicien, compositeur, chanteur et polyinstrumentiste, Ghédalia Tazartès a composé une dizaine d’albums (Diasporas, Check Point Charlie, Les Danseurs de la pluie, Hystérie off Music). Il a mis en musique Mallarmé, Rimbaud et Nerval. Au théâtre, il compose pour Philippe Adrien, Muriette Mayette et Sandrine Anglade. Il crée aussi ses propres spectacles, dont Comme un lundi (MC 93, 2005). Entre psalmodie du muezzin, plaintes yiddish et complaintes de rues, son univers témoigne d’un engagement musical singulier à la croisée des univers, en véritable défi aux frontières.
Au Théâtre National de la Colline, 15 rue Malte-Brun, Paris 20e, métro Gambetta. Entrée libre sur réservation : par téléphone au 01 44 62 52 00 ou par email à contactez-nous@colline.fr