L’ontologie du numérique. Entre mimésis et réalité (CFP)
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Dossier Sens public (sens-public.org)
sous la direction de Servanne Monjour, Matteo Treleani et Marcello Vitali-Rosati
Dans sa longue notice (auto)biographique publiée sur Le Tiers livre, François Bon prédit en ces termes la fin de sa vie et l’aboutissement de son Å“uvre :
Évolution progressive et définitive du site Tiers Livre en arborescence d’oeuvre transmedia et préparation d’un verre sphérique inaltérable et indestructible incluant la totalité de cette oeuvre unique.
Déclare dans son dernier billet de blog : “J’aurais pu faire ma vie autrement, mais je n’y avais pas pensé avantâ€. Cependant, la révélation que l’auteur habitait depuis de nombreuses années dans son site Internet provoque un certain émoi et beaucoup de sensation et d’interrogation dans le monde numérique et littéraire.
Non sans humour, l’écrivain souligne la fusion qui s’opère aujourd’hui entre les espaces numérique et non numérique, ou du moins le brouillage constant des frontières entre ce qui relève traditionnellement du « réel » et de l’« imaginaire ». En vérité, ce brouillage n’a rien d’inédit, aussi dirons-nous que le numérique permet de réinvestir certaines problématiques ontologiques qui ont traversé l’histoire de la pensée – en y ajoutant au passage ses propres paradoxes.
D’un côté en effet, la notion de représentation a été largement utilisée pour analyser l’effet de nos écrans numériques, bien que l’on puisse regretter l’aspect restrictif d’une telle approche qui, essentiellement concentrée sur la dimension visuelle des médias numériques, occulte tout ce qui se trouve du côté des pratiques – l’analyse du concept d’interface, proposée par Alexander Galloway permet d’ailleurs d’y remédier (Galloway, 2012). D’un autre côté, le terme « réalité » (augmentée ou virtuelle) n’a cessé d’être convoqué afin de définir le statut des mondes numériques – l’adjectif « virtuel » ayant alors pour fonction d’affirmer une progressive perte de la matérialité du rapport avec l’espace dit réel (Serres 1994, Koepsell 2000, Virilio 1996). Aujourd’hui enfin, de plus en plus de chercheurs s’accordent à dire que nous vivons dans un espace hybride (Beaude 2012, Vitali-Rosati, 2012, Floridi 2014), où les distinctions entre réel et numérique n’ont plus de sens…
Dans ce contexte, les narrations transmédia s’emploient elles aussi à repousser les frontières entre mondes fictionnels et monde(s) réel(s), en s’appuyant notamment l’engagement des spectateurs (Jenkins, 2008). Les produits en réalité augmentée mélangent désormais la vision du monde qui nous entoure avec des éléments ludiques ou issus de la fiction. Le statut de ces nouvelles narrations est complexe : comment qualifier les tweets de Clara Beaudoux dans son Madeleine project, ou ceux de Guillaume Vissac dans Accident de personne ? Comment décrire le projet tentaculaire qui se construit depuis près de 20 ans autour du Général Instin, investissant l’espace web autant que l’espace urbain ? S’agit-il d’écriture documentaire, journalistique ou fictive ? Cette question est-elle encore seulement pertinente ? Quel est le statut de produits comme le jeu Pokemon Go ou les Street view trek proposés par Google ?
Si le brouillage des frontières ontologiques est devenu un caractère constitutif du numérique, il n’en soulève pas moins de nombreuses questions : peut-on véritablement déclarer que les notions de représentation, de réel, ou de virtuel sont définitivement périmées ? Ou faudrait-il, au contraire, réaffirmer leur intérêt et leur pertinence, du moins d’un point de vue heuristique ? Peut-on parler d’une problématique « ontologique » dans la culture numérique ou s’agit-il d’une querelle de mots ?
Ce dossier se conçoit comme un champ d’exploration de ces problématiques, dans une perspective résolument interdisciplinaire, accueillant tout autant la philosophie, l’esthétique, les études littéraires, la sémiologie, la sociologie ou les sciences de l’information et de la communication. Des arts numériques à la littérature hypermédiatique, en passant par les web documentaires et les jeux vidéo, de nombreux domaines permettent en effet d’investiguer ces dichotomies apparemment périlleuses entre représentation et réalité, réel et imaginaire, fiction et documentaire… Parmi les sujets traités, pourront notamment figurer (à titre indicatif) :
-   le rapport entre espace numérique et espace non numérique
-   les récits de soi
-   les créations en réalité virtuelle
-   la réalité augmentée
-   les interactions entre jeux vidéos et monde réel
-   le rôle documentaire des produits numériques (web documentaires, web-séries…)
-   les récits transmédia et l’engagement des publics
-   l’emploi du web sémantique ou des objets à des fins créatives
-   l’actualité du concept de mimesis
-   les enjeux du concept de vérité à l’époque du numérique
Les textes, compris entre 35 000 à 60 000 signes (illustrations bienvenues), doivent être adressés à la rédaction de Sens public (redaction@sens-public.org).
 CALENDRIER :
-Â Â Â 1er juillet : remise des textes
-   31 août : avis d’acceptation
-Â Â Â 1er octobre : publication du dossier
BIBLIOGRAPHIEÂ :
Aristote, Poétique, Paris, Le Livre de Poche, 1990.
Auerbach, Erich, Mimésis : la représentation de la réalité dans la littérature occidentale, Paris, Gallimard, 1977.
Beaude, Boris, Internet. Changer l’espace, changer la société, Limoges, FYP éditions, 2012.
Bolter, Jay-David & Richard Grusin, Remediation. Understanding New Media, Cambridge, Mass., MIT Press, 1999.
Bon, François, Après le livre, Paris, Seuil, 2011.
Bunia, Remigius, « Diegesis and Representation: Beyond the Fictional World, on the Margins of Story and Narrative ». Poetics Today 31, no 4 (1 décembre 2010), p. 679‑720.
Cassou-Nogues, Pierre, Mon zombie et moi. La philosophie comme fiction, Paris, Seuil, 2010.
Floridi, Luciano, The 4th revolution: how the infosphere is reshaping human reality, New York, Oxford, Oxford University Press, 2014.
Fourmentraux, Jean-Paul (dir.), Digital Stories. Art, design et culture transmédia, Paris, Hermann, 2016.
Galloway, Alexander R., The Interface Effect. Cambridge,UK ; Malden MA, Polity, 2012.
Jenkins, Henry, Convergence Culture: Where Old and New Media Collide, New York, NYU Press, 2008.
Koepsell, David R., The Ontology of Cyberspace: Philosophy, Law, and the Future of Intellectual Property, Chicago, Il, Open Court Publishing, 2003.
Larsonneur, Claire, Arnaud Regnauld, Pierre Cassou-Nogues, Sara Touiza, Le sujet digital, Dijo, Presses du réel, 2015.
Lavocat, François, Fait et fiction: pour une frontière, Paris, Seuil, 2016.
Lévy, Pierre, Qu’est-ce que le virtuel ?, Paris, La découverte, 1998.
Manovich, Lev, The Language of New Media, Cambridge, Mass., MIT Press, 2001.
Monjour, Servanne, Marcello Vitali-Rosati et Gérard Wormser, « Le fait littéraire au temps du numérique. Pour une ontologie de l’imaginaire », Sens Public, décembre 2016.
Orlando, Francesco, Les objets désuets dans l’imagination littéraire, Paris, Classiques Garnier, 2013.
Platon, La République, Paris, Flammarion, 2002.
Rodionoff, Anolga, Les territoires saisis par le virtuel, Rennes, PUR, 2012.
Ruffel, Lionel, Brouhaha, les mondes du contemporain, Lagrasse, Verdier, 2016.
Serres, Michel, Atlas. le Grand livre du mois, Paris, Flammarion, 1994.
Sartre, Jean-Paul, L’imaginaire, Paris, Gallimard, 1940.
Vitali-Rosati, Marcello, « What Is Editorialization ? » Sens Public, 4 janvier 2016.
Virilio, Paul, Cybermonde, la politique du pire, Paris, Textuel, 2010.
Vial, Stéphane, L’être et l’écran, Paris, PUF, 2013.
Séminaire Sens Public/IRI : Atelier I : « Désir de profilage et profilage du désir : L’intention catégorisée » (12 mai 2016)
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Date : le jeudi 12 mai 2016, à 17h30 (à Paris) et à 11h30 (à Montréal).
Lieu :
- À Paris : Centre Georges Pompidou, Paris 4ème, dans la Salle Triangle. On accède à la salle de l’esplanade Pompidou. L’entrée se trouve à droite de l’entrée principale du centre Pompidou (à droite de la librairie).
et
- À Montréal : au CITÉ (accessible par la porte P-V-13-1 du Pavillon Roger-Gaudry) situé dans le pavillon principal (2900, boul. Édouard-Montpetit) de l’Université de Montréal.
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Inscriptions (entrée libre) : sur le formulaire qui se trouve en cliquant ici.
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Intervenants : David Pucheu et Olivier Le Deuff
Organisation : David Pucheu et Olivier Le Deuff (Université de Bordeaux)
L’importance croissante des usagers dans les processus de catégorisation et de classification des données numériques (indexation, recommandation, évaluation) qui fonde en grande partie la valeur ajoutée (et le fonds de commerce) du web dit collaboratif ou social n’atteste pas simplement d’une volonté d’optimiser l’accessibilité à ces mêmes données : elle constitue en effet une porte ouverte sur les désirs et les intentions des individus.
La pratique du tagging par les usagers (folkosomie) trace les contours de représentations du monde propres aux individus qui en sont les acteurs : elle permet rétroactivement de catégoriser non plus les données, mais l’usager lui-même, « segmenté en profils qui se rapportent tous à « lui-même », à ses propensions, ses désirs présumés » (Rouvroy, 2013)
Ce “désir de profilage†des usagers, cette libido sciendi qui portent sur l’identité des usagers s’inscrit dans une double visée à la fois prédicative et heuristique. Elle voudrait en effet non seulement anticiper, mais également dévoiler, découvrir les désirs inavoués, inconscients des usagers.
C’est cette libido sciendi qui alimente rétroactivement le profilage de leurs désirs à des fins mercantiles sous couvert d’une stratégie qui est celle du service rendu. Si bien que la volonté d’en savoir plus sur les individus s’appuie sur une volonté de se voir qui se concrétise par le biais de réseaux sociaux et d’applications qui captent davantage de données personnelles de manière de plus en plus volontaire notamment quand il s’agit d’exposer des données issues de la quantification de soi. Cette pénétration au sein de la sphère de l’intime se poursuit sur les territoires des corps et de la sexualité qui s’exprime par l’utilisation notamment des tags sur les sites de vidéos pornographiques librement consultables. Cette indexation des désirs s’avère également déformante dans la mesure où elle véhicule des représentations au point de populariser certaines expressions comme la MILF (Mother I’d Like to Fuck). Au final, il s’agit non seulement d’un accroissement des stratégies de l’indexation des existences, mais également des mécanismes d’influence des manières de voir et de se représenter le monde par les individus qui méritent d’être interrogés. Quelles sont en effet dès lors les institutions dominantes de ce biopouvoir ?
Séminaire Sens Public/IRI : « Le Profil comme architecture du savoir : Une matrice pour la traversée des espaces numériques » (14 avril 2016)
Culture numérique, Cycle de conférences-débats, Non classé, Séminaire Sens Public, Tout'infos.commentaires fermé
Date : le jeudi 14 avril 2016, à 17h30 (à Paris) et à 11h30 (à Montréal).
Lieu :
- À Paris : Centre Georges Pompidou, Paris 4ème, dans la Salle Triangle. On accède à la salle de l’esplanade Pompidou. L’entrée se trouve à droite de l’entrée principale du centre Pompidou (à droite de la librairie).
et
- À Montréal : au CITÉ (accessible par la porte P-V-13-1 du Pavillon Roger-Gaudry) situé dans le pavillon principal (2900, boul. Édouard-Montpetit) de l’Université de Montréal.
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Intervenants : Louise Merzeau
Organisation : Louise Merzeau
Devenue ressort et vecteur de la présence en ligne, la forme profilaire ne circonscrit plus seulement des identités. Fonctionnant de plus en plus comme une matrice organisationnelle, le profil devient un modèle de structuration, d’articulation et de représentation des savoirs. À mesure que les individus s’éditorialisent, la construction de leur réseau de relations configure de fait des espaces documentaires, des architectures informationnelles et des jeux de données qui s’élaborent selon des logiques affinitaires autant que cognitives. Dans quelle mesure ces modes d’agencement transmédia affectent-ils l’organisation et la transmission des connaissances ? Le profil peut-il être considéré comme un outil d’archivage et de navigation dans le savoir ? Comment mémoire et fiction viennent-elles enrichir ou compliquer cette nouvelle disposition des sources et ressources ? Telles sont quelques-unes des questions qui seront abordées dans cette séance.
Séminaire Sens Public/IRI : « De la confession de soi à la confiscation de soi : Herméneutique du sujet et régime de la trace numérique » (17 mars 2016)
Colloques, Conférences, Culture numérique, Cycle de conférences-débats, Non classé, Séminaire Sens Public, Tout'infos.commentaires fermé
Date : le jeudi 17 mars 2016, à 17h30 (à Paris) et EXCEPTIONNELLEMENT à 12h30 (à Montréal).
Lieu :
- À Paris : Centre Georges Pompidou, Paris 4ème, dans la Salle Triangle. On accède à la salle de l’esplanade Pompidou. L’entrée se trouve à droite de l’entrée principale du centre Pompidou (à droite de la librairie).
et
- À Montréal : au CITÉ (accessible par la porte P-V-13-1 du Pavillon Roger-Gaudry) situé dans le pavillon principal (2900, boul. Édouard-Montpetit) de l’Université de Montréal.
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Intervenants : Franck Cormerais, Amar Lakel
Organisation : Franck Cormerais et Amar Lakel, Université de Bordeaux
La dynamique de l’éditorialisation numérique en général et des réseaux sociaux en particulier transforment profondément les modes de subjectivation dans l’espace public. L’évolution des techniques de soi est accompagnée par un nouveau régime de traces qui se démultiplie dans le développement des plateformes de publication en ligne (blog, réseaux sociaux, social bookmark, économie du partage). Ce régime de la trace numérique contribue à mutation d’un rapport à soi à travers les thèmes de la conversion (métanoïa) et de la confession (aveu). Une herméneutique du sujet aujourd’hui ne peut se concevoir sans un détour par la convertibilité des données et les modes d’écriture associés à des « exercices existentiels ». Par ailleurs, l’économie politique de ces plateformes numériques de l’aveu et du don repose entièrement sur la reconstruction a posteriori du sujet, de l’auteur. Big datas et algorithmes sont les nouvelles technologies de la confession au service d’une subjectivation de soi (Klout, dis-moi à quel point je suis influent !), mais surtout d’une subjectivation au service des pouvoirs qu’ils soient marketing ou juridico-politique. Entre confession et confiscation se joue un destin d’une individuation qui par le biais du « web 2.0 » relance, à travers les Humanités digitales et ses méthodes, la question difficile d’une définition actuelle de l’auteur.
Séminaire Sens Public/IRI : « Le profil comme production de réel : Les modes d’existence des choses au prisme des transactions identitaires » (18 février 2016)
Culture numérique, Cycle de conférences-débats, Non classé, Séminaire Sens Public, Tout'infos.commentaires fermé
Date : le jeudi 18 février 2016, à 17h30 (à Paris) et à 11h30 (à Montréal).
Lieu :
- À Paris : Centre Georges Pompidou, Paris 4ème, dans la Salle Triangle. On accède à la salle de l’esplanade Pompidou. L’entrée se trouve à droite de l’entrée principale du centre Pompidou (à droite de la librairie).
et
- À Montréal : au CITÉ (accessible par la porte P-V-13-1 du Pavillon Roger-Gaudry) situé dans le pavillon principal (2900, boul. Édouard-Montpetit) de l’Université de Montréal.
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Intervenants : Gérard Wormser, Marcello Vitali Rosati
Organisation : Gérard Wormser, Sens Public
Nous interagissons en permanence avec notre environnement : c’est là une donnée anthropologique centrale. La caractéristique contemporaine de ces interactions consiste à intégrer notre identité sociale, affective, communicationnelle, esthétique dans un environnement relationnel technologiquement structuré. Cet environnement relationnel forme en quelque sorte le filtre de nos actions : il contribue à leur donner un cadre d’opérationnalisation, permet diverses anticipations, récursivités, transactions et expérimentations dont les effets en retour nous assignent une identité. En un sens, au « doublet empirico-transcendental » qui définissait le sujet traditionnel (Cf : Foucault, les mots et les choses) à l’articulation de possibilités pratiques (corporelles, cognitives, sociales) et de formes prescriptives (normes de conduite, valeurs incorporées, orientations existentielles, normes institutionnelles) aurait succédé non pas comme le voyaient en leur temps Heidegger ou Foucault un délaissement métaphysique qui situerait le phénomène humain comme une question adressée au monde comme totalité des interactions, mais bien davantage une intensification des liens qui absorbent le monde au cœur de nos gestes. Nous pourrions ainsi renvoyer au sens ancien du terme de gestion pour désigner ces « faits et gestes » qui nous caractérisent tant pour dessiner notre avenir que pour matérialiser notre passé. La temporalité contemporaine est ainsi marquée par l’extraction de nos gestes de leur contexte de production pour qu’ils deviennent autant de traces qui signalent notre existence. Jamais autant la distinction entre la mémoire autobiographique et les attestations matérielles n’ont divergé, sauf à supposer que ces attestations constitueraient en propre une mémoire pour nombre de nos contemporains.
Séminaire Sens Public/IRI : « Editorialisation de l’universitaire : Retour d’expérience du projet humanum-edinum » (7 janvier 2016)
Culture numérique, Cycle de conférences-débats, Non classé, Séminaire Sens Public, Tout'infos.commentaires fermé
Date : le jeudi 7 janvier 2016, à 17h30 (à Paris) et à 11h30 (à Montréal).
Lieu :
- À Paris : Centre Georges Pompidou, Paris 4ème, dans la Salle Triangle. On accède à la salle de l’esplanade Pompidou. L’entrée se trouve à droite de l’entrée principale du centre Pompidou (à droite de la librairie).
et
- À Montréal : au CITÉ (accessible par la porte P-V-13-1 du Pavillon Roger-Gaudry) situé dans le pavillon principal (2900, boul. Édouard-Montpetit) de l’Université de Montréal.
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Intervenants: Jérôme Valluy
Organisation : Jérôme Valluy, Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1)
Pour les artistes, les écrivains, les chercheurs, les universitaires, l’éditorialisation numérique des oeuvres professionnelles (créations, recherches, cours…) s’imbrique étroitement avec l’éditorialisation de soi dans les réseaux sociaux (Fb., Twit., R.G., Acad., Link…), mais aussi les forums, chats, listes emails d’interactions personnelles & professionnelles avec publics, étudiant-e-s, collègues, évaluateurs, amis, familles… Les dispositifs d’éditorialisation des oeuvres et de soi en diverses formes d’expression (oeuvres travaillées, expressions d’humeur, réactions instantanées…) prolifèrent et se diversifient (sites professionnels, personnels, plateformes collectives d’éditorialisation, blogs, réseaux, revues, MOOC…) tout en faisant souvent perdre la maîtrise du cadre d’expression, mais aussi de l’accumulation des expressions. Les traces numériques, personnelles et professionnelles, s’accumulent au cours des années et décennies, formant un corpus diffus, peu rationalisé dans sans cohérence d’ensemble, ni aisément maîtrisable quant aux effets d’images identitaires qu’elles produisent. L’agencement global de ce corpus dispersé sur Internet, dépendant de surcroît de multiples dispositifs socio-techniques d’éditorialisation, disjoints et aux logiques très différentes, n’a pas toujours de sens global perceptible par autrui. Or le “profil†qui en résulte par sédimentation de traces numériques interagit avec les relations socio-professionnelles quotidiennes et les projets d’activités envisageables voir avec les carrières. Peut-on concevoir conceptuellement et techniquement des dispositifs d’éditorialisation indépendants qui (re)donnent à ces auteurs une maîtrise au moins partielle de la conception du cadre d’expression, de l’accumulation des oeuvres et traces d’activités sur plusieurs décennies, de la cohérence d’ensemble du corpus de significations qu’ils produisent, et par là du profil qui en résulte, tout en favorisant la diffusion en libre accès de leurs productions ? C’est l’une des questions auxquelles tente de répondre la recherche technologique “EdiNum-HumaNum†sur un “ouvrage numérique dynamique, indépendant, en accès libre†compilant une production individuelle universitaire (enseignements et recherche) de près de trente ans dans un dispositif intégrant formats multiples et systèmes d’interaction. Il s’agit de savoir si l’on peut concilier la nécessité particulière de communiquer, caractéristique de ces métiers, et les formes numériques que prend cette communication aujourd’hui, avec la défense d’une indépendance intellectuelle et créative, tant individuelle que collective, nécessaire à ces métiers, mais aussi à d’autres types d’acteurs sociaux.
Séminaire Sens Public/IRI : « Construction d’une corporalité en ligne » (10 décembre 2015)
Culture numérique, Cycle de conférences-débats, Non classé, Séminaire Sens Public.commentaires fermé
Date : le jeudi 10 décembre 2015, à 17h30 (à Paris) et à 11h30 (à Montréal).
Lieu :
- À Paris : Centre Georges Pompidou, Paris 4ème, dans la Salle Triangle. On accède à la salle de l’esplanade Pompidou. L’entrée se trouve à droite de l’entrée principale du centre Pompidou (à droite de la librairie).
et
- À Montréal : au CITÉ (accessible par la porte P-V-13-1 du Pavillon Roger-Gaudry) situé dans le pavillon principal (2900, boul. Édouard-Montpetit) de l’Université de Montréal.
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Intervenants: André Gunthert, Julie Tremblay-Devirieux, Servanne Monjour, Élisabeth Routier
Organisation : Servanne Monjour, Université de Montréal
L’identité numérique est souvent présentée comme une question d’image – une image de marque qui assure notre visibilité sur le web. Cette visibilité n’est pourtant qu’un aspect superficiel de notre présence numérique, puisque la construction de l’identité se joue davantage au niveau de l’indexation de soi que de la figuration de soi : en d’autres termes, la visibilité n’est plus seulement celle du portrait, ni même celle du corps. Tant et si bien que le profil appelle finalement un enjeu d’invisibilité plutôt que de visibilité, de manière à nous redonner le contrôle de nos traces. Et en effet, de plus en plus d’utilisateurs éditorialisent leur profil en dérogeant aux règles de la représentation notamment imposées par la structure des dispositifs en ligne. Face à ce nouvel enjeu d’invisibilité, le paradigme de la représentation semble devoir être peu à peu abandonné au profit de la production de corps numériques. Le référent n’est plus un enjeu pertinent et le profil se suffit à lui-même : il fait œuvre autant qu’il fait autorité. Dès lors, quel rôle tient désormais l’image dans la production des profils ? Car paradoxalement, nous sommes tous photographes : nos téléphones nous permettent de capter, de modifier et de partager nos clichés sur les réseaux en moins d’une minute, tant et si bien que l’image photographique est devenue une nouvelle forme de langage participant à la constitution de ces identités profilaires. Jouant de la contradiction apparente entre visibilité et invisibilté, de quelle manière l’image peut-elle participer à ces formes inédites de production identitaire ? Peut-on parler d’une corporalité du profil ? Enfin, si le paradigme de la représentation est abandonné, comment ces pratiques d’éditorialisation du profil redéfinissent-elles en retour le statut de l’image ?
Séminaire Sens Public/IRI : « Autonomie et hétéronomie de la production identitaire » (19 novembre 2015)
Culture numérique, Cycle de conférences-débats, Non classé, Séminaire Sens Public.commentaires fermé
Date : le jeudi 19 novembre 2015, à 17h30 (à Paris) et à 11h30 (à Montréal).
Lieu :
- À Paris : Centre Georges Pompidou, Paris 4ème, dans la Salle Triangle. On accède à la salle de l’esplanade Pompidou. L’entrée se trouve à droite de l’entrée principale du centre Pompidou (à droite de la librairie).
et
- À Montréal : au CITÉ (accessible par la porte P-V-13-1 du Pavillon Roger-Gaudry) situé dans le pavillon principal (2900, boul. Édouard-Montpetit) de l’Université de Montréal.
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Intervenante: Louise Merzeau
Le profil est le fruit d’une co-construction par les plateformes, les réseaux et les personnes. L’individu qui s’éditorialise est d’abord soumis aux dispositifs qui régissent chaque service. À la fois collectionneur et collection de données, quelle autonomie peut-il retirer de l’éditorialisation de soi ? Est-elle le stade ultime d’une aliénation aux logiques de profilage, comme dans les formes extrêmes de quantified-self ? Ou désigne-t-elle une voie d’émancipation par laquelle le sujet se réapproprie la production de son identité ?
Mis en réseau, l’individu connecté est aussi traversé par les autres, s’écrivant lui-même dans un tressage de réactions, conversations, bifurcations. À partir de quand ce réseau produit-il autre chose que de l’interaction ? Entre le like et la redocumentarisation collaborative, y a-t-il seulement une différence de degré, ou l’éditorialisation ne commence-t-elle qu’à partir d’un certain seuil d’intervention ? La connexion ne suffit pas à produire du collectif. L’éditorialisation en revanche implique une intentionnalité de mise en commun, à travers des protocoles de discussion, de réplicabilité et de transmission. Peut-on alors considérer que l’éditorialisation serait ce qui permet de passer du graphe au groupe ?
Séminaire Sens Public/IRI : « Politique de l’archive et impact des formats » (12 février 2015)
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ATTENTION : CETTE SÉANCE EST ANNULÉE.
Date : le jeudi 12 février 2015, à 17h30 (à Paris) et à 11h30 (à Montréal).
Lieu :
- À Paris : Centre Georges Pompidou, Paris 4ème, dans la Salle Triangle. On accède à la salle de l’esplanade Pompidou. L’entrée se trouve à droite de l’entrée principale du centre Pompidou (à droite de la librairie).
et
- À Montréal : Université de Montréal, dans la salle P217 du Pavillon Roger-Gaudry, 2900, boulevard Édouard-Montpetit.
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Inscriptions (entrée libre) : sur le formulaire qui se trouve à cette page : http://www.iri.centrepompidou.fr/evenement/nouvelles-formes-editorialisation/
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Une décennie de politique publique de numérisation des patrimoines a permis aux institutions de repenser l’accès à leurs corpus. Pour répondre au décalage entre les pratiques traditionnelles, stabilisées dans les bibliothèques, et les pratiques numériques d’accès aux ressources, les projets nationaux et transnationaux tels que Gallica, Europeana ou encore Canadiana ont en effet mené nombre d’études sur les modes de structuration, la mise à disposition et la circulation des archives.
Ces récentes archives numériques ont naturellement été adoptées dans les usages et les travaux des chercheurs. Il est possible aujourd’hui de mesurer l’impact de ces numérisations et des formats d’archivage qui ont prévalu et qui ont parfois inscrit dans la structure même des archives certains présupposés explicites sur la conceptualisation du patrimoine. Outre les formats de données, les dispositifs d’éditorialisation des archives conditionnent fortement l’accessibilité des ressources et in fine le travail du chercheur.
Nous chercherons, à travers plusieurs exemples concrets, à rendre compte de ces tensions entre la ressource et son appropriation, ainsi que des stratégies des chercheurs pour contourner ou faire abstraction des modes de formatage des archives.
Journée d’études : « (Re)négocier les frontières. Dialogue entre littérature et numérique » (27 février 2015)
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Date : le vendredi 27 février 2015 à 9h30.
Lieu : CRILCQ – Salle C-8119 – Pavillon Lionel-Groulx – 3150, Jean-Brillant, Montréal (Québec)
Intervenants :
- Chloé Savoie-Bernard
- René Audet : Comment se numérise la littérature québécoise ?
- Sophie Marcotte : La sociabilité numérique comme ressort de la fiction
- Marcello Vitali-Rosati : Littérature numérique et production de l’imaginaire
- Elisabeth Routhier et Jean-François Thériault : Remédiation, coopération et pratiques numériques : l’exemple de « Hongrie-Hollywood » d’Eric Plamondon
- Marianne Côté-Beauregard : Mise en scène de soi et hyperspectacle dans « Nous voir nous (Cinq visages pour Camille Brunelle) »
- Michael E. Sinatra : Lire à l’ère du numérique « Le nénuphar et l’araignée » de Claire Legendre
- Benoît Melançon : Communautés littéraires et numériques