Table ronde – Le chant du signe : Lyrisme, satire et politique
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autour du spectacle Nada Strancar chante Brecht/Dessau
une table ronde au Théâtre National de la Colline
samedi 20 septembre 2008 de 14h30 Ã 16h30
Avec Nada Strancar, comédienne et chanteuse, Enzo Cormann, écrivain, metteur en scène et jazzman, Jean Gillibert, metteur en scène, comédien et écrivain, et Ghédalia Tazartès, musicien, compositeur et chanteur. Table ronde organisée et animée par Gérald Garutti, conseiller littéraire du TNP, directeur du département Arts et Humanités à l’ENSATT et maître de conférences à Sciences Po.
« Tout signe exprime. Mais dès lors qu’il se met à chanter, que nous dit-il de plus – ou d’autre ? À nu, la langue de Bertolt Brecht fascine déjà par son élan et son tranchant, sa variété de tons et de timbres, sa densité sous couvert de simplicité. Frappée en vers, elle vise au cœur et touche juste sur bien des fronts – lyrique, satirique ou politique : chants d’amour et de mort (romances paradoxales, histoires tragiques, complaintes), couplets acides (chansons à boire, fables satiriques, paraboles critiques), ou encore chants de guerre (marches et ritournelles, odes et manifestes). Mise en musique par Paul Dessau, cette langue voit son chant s’épanouir. Elle résonne alors de mélodies imparables de rigueur, d’harmonies à la complexité envoûtante, d’univers sonores métissés d’ailleurs – musiques classique, folklorique, yiddish, atonale, jazz… Et voilà qu’une voix danse sur le fil du rasoir. Comment se fondent ensemble les éclats dialectiques du verbe brechtien et les accents aigus, si prononcés, chers à Dessau ? Comment naît cet art du trait et de la contradiction où notes et mots s’accordent et s’écartèlent ? Tel sera le point de départ pour évoquer ensemble les relations entre texte et musique, théâtres d’art et poésie sonore, de la composition à la profération – en un dialogue à cinq voix, avec un musicien, un écrivain, un metteur en scène, une comédienne et un dramaturge. » Gérald Garutti
Nada Strancar. Après une formation au Conservatoire, Nada Strancar accompagne dix ans l’aventure d’Antoine Vitez : Phèdre, Iphigénie Hôtel, les quatre Molière, Le Prince travesti, Lucrèce Borgia… Elle travaille également avec Patrice Chéreau, Giorgio Strehler, Luc Bondy, Alain Françon et Olivier Py (L’Orestie). Avec Christian Schiaretti s’est nouée une nouvelle collaboration essentielle (Mère Courage, Père, Coriolan). Dans son tour de chant à La Colline, Nada Strancar embrasse, avec son exceptionnelle puissance de comédienne, la musique rare de Dessau et la langue aiguisée de Brecht.
Enzo Cormann. Écrivain, metteur en scène, acteur et jazzman, Enzo Cormann se définit comme un « artisan chaosmique » de théâtre. Il a écrit une vingtaine de pièces (dont Credo, Sade, concert d’enfers, La Plaie et le couteau, La Révolte des anges, L’Autre), des essais (A quoi sert le théâtre ?) et des romans (Le Testament de Vénus). Diseur et vocaliste, auteur de jazz-poèmes et de théâtre musical (Le Dit de la chute, Angelus Novus), il travaille avec le saxophoniste Jean-Marc Padovani (La Grande ritournelle). Enseignant, il a créé et dirige le département d’écriture dramatique de l’ENSATT.
Jean Gillibert. Homme de théâtre complet, metteur en scène et comédien, auteur et traducteur, Jean Gillibert a marqué l’histoire du théâtre français depuis les années 1950 et, avec un souffle unique, a œuvré pour un autre théâtre. Après une jeunesse marquée par le Cartel et Artaud, il a mis en scène une centaine de spectacles (Eschyle, Shakespeare, Calderon, Artaud, Brecht). Il a travaillé avec Albert Camus, Maria Casarès, Alain Cuny, Niels Arestrup, Philippe Léotard… Passionné de musique, il a réalisé de nombreux cabarets et récitals. Il se consacre désormais à l’écriture d’essais (L’esprit du théâtre), traductions (Shakespeare), romans (Jean sans Terre) et pièces (Jusqu’où le crime s’étend).
Ghédalia Tazartès. Musicien, compositeur, chanteur et polyinstrumentiste, Ghédalia Tazartès a composé une dizaine d’albums (Diasporas, Check Point Charlie, Les Danseurs de la pluie, Hystérie off Music). Il a mis en musique Mallarmé, Rimbaud et Nerval. Au théâtre, il compose pour Philippe Adrien, Muriette Mayette et Sandrine Anglade. Il crée aussi ses propres spectacles, dont Comme un lundi (MC 93, 2005). Entre psalmodie du muezzin, plaintes yiddish et complaintes de rues, son univers témoigne d’un engagement musical singulier à la croisée des univers, en véritable défi aux frontières.
Au Théâtre National de la Colline, 15 rue Malte-Brun, Paris 20e, métro Gambetta. Entrée libre sur réservation : par téléphone au 01 44 62 52 00 ou par email à contactez-nous@colline.fr
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