Appel à contribution / Call for Paper : Médias, Internet, Démocratie / Media, Internet, Democracy
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Colloque International
23 avril 2012, Nouvelle Université Bulgare, Sofia
25 avril 2012, Université Matej Bel, Banská Bystrica
27 avril 2012, Université Pierre Mendès France, Grenoble
« Nouveaux » médias, nouveaux usages, les espaces publics se transforment, les « massmedia » tentent de décliner dans de nouveaux modèles économiques une nouvelle personnalisation de l’organisation de l’information désormais participative où les réseaux sociaux, massivement investis, jouent un rôle incontournable. « Digital natives » ou non, les citoyens développent des usages sociaux avec ordinateurs connectés, téléphones portables ou encore télévisions interactives, autant d’évolutions technologiques qui permettent de nouvelles pratiques, mais qui installent également de nouvelles identités numériques.
Les accès rapides et nombreux aux données numériques, les échanges induits par les outils de communication s’installent ainsi dans les pratiques et bousculent des institutions (l’école, l’université, mais aussi la police) dans le cadre d’une nouvelle écologie (économie ?) cognitive. Les données numériques sont produites par les usages et déterminent ces transformations.
De nouvelles formes d’éditorialisation sont apparues, car l’interactivité des contenus provoque un éclatement de la notion traditionnelle « d’auteur », et donc « d’autorité », au niveau du travail scientifique comme du journalisme. En effet, de nouvelles formes de travail scientifique communautaire renouvellent les formes de publication et d’édition du savoir et les réseaux collaboratifs de chercheurs démultiplient les modes d’évaluation et de validation. Les échanges entre pairs sont ainsi au coeur des sociétés et le numérique est devenu un élément central d’aménagement du territoire et de démocratie.
Le colloque international permettra un échange d’expériences et d’analyses entre spécialistes et citoyens de différents pays de l’Union européenne, pour tenter une liaison entre ces évolutions et les politiques communautaires.
Trois session sont proposées
23 avril 2012, Sofia : Démocratie numérique et e-participation – usages et paradoxes
Vingt ans après les révolutions de velours, la démocratie semble en crise, menacée de trois côtés : des élites assez irresponsables et corrompues ; une certaine apathie et un désintérêt des citoyens vis-à -vis de la politique ; une mondialisation qui impose une domination de l’économique sur le politique.
Tenter de renouveler et de revitaliser la démocratie est ainsi un des plus grands défis à l’est, aussi bien qu’à l’ouest de l’Europe.
2011 et le « printemps arabe » mettent en avant la question des relations entre l’Internet et la participation citoyenne, la démocratie. Deux comparaisons s’imposent :
- vingt ans séparent révolution démocratique et révolution numérique dans le monde postcommuniste alors que le « monde arabe » semble faire cette double expérience en même temps
- les transitions postcommunistes ont été initiées et guidées par des élites alors que dans certains pays arabes on parle de révolution sans élites. Peut-on trouver un rapport entre ce constat, la structure et les usages de l’Internet ?
Un paradoxe concerne surtout les démocraties établies : les jeunes sont parmi les moins actifs en politique, mais parmi les plus actifs dans le virtuel. La e-participation, l’engagement dans le virtuel réussiront-ils à réconcilier démocratie et jeunes ?
Les paradoxes ne manquent apparemment pas. Participation et cyberactivisme signifient souvent non pas plus de démocratie, mais plutôt moins, comme l’atteste la vague du « haterisme » dans le virtuel…
Cette session abordera de nombreuses questions liées en particulier à la cyberpolitique parmi lesquelles :
- L’émergence de l’e-citoyenneté ;
- L’Internet et les contestations ;
- Les réseaux sociaux et la réinvention de la participation ;
- Créativité et militantisme : une explosion des formes non conventionnelles d’engagement ;
- Jeunes et cybermobilisations ;
- Le « haterisme » ou les usages négatifs, xénophobes et extrémistes de la Toile.
25 avril 2012, Banská Bystrica : Nouveaux médias, réseaux sociaux et relations internationales
Les États-Unis essaient actuellement de répondre aux nouveaux enjeux des relations internationales en développant une nouvelle forme de diplomatie. D’après Joseph S. Nye, il s’agit de « mélanger le pouvoir dur et soft en un ‚pouvoir intelligent’, comme [...] du temps de la guerre froide ». Une évolution donc du « soft power », capacité que possède un acteur international, en particulier un État, à attirer, séduire, convaincre, diffuser un modèle culturel, une idéologie et des institutions, et qui permet de tenter de faire coïncider les différents intérêts sur la scène internationale. Cette diplomatie culturelle reste un des piliers fondamentaux de la politique étrangère, mais désormais dans un contexte de transformations des usages et de généralisation des médias sociaux. Revendiquée par Barack Obama lors de sa campagne en 2008, cette doctrine s’est avérée difficile à appliquer et la politique extérieure américaine actuelle, désormais définie comme celle du « smart power », assure une légitimité plus importante sur le plan international, car il s’agit bien de la consécration d’une puissance
douce et acceptable, combinaison du « hard » et du « soft power », synthèse non seulement « intelligente », mais aussi « astucieuse ».
Ce « smart power » est évidemment interdépendant de cette révolution numérique, de l’évolution des nouveaux médias et des médias sociaux, vecteurs majeurs de la mondialisation, d’une sorte de domination consentie parce qu’invisible, a priori douce et subtile qui s’appuie sur la culture comme sur les modes de vie et les usages. Non seulement parce que les nouveaux « majors » de l’Internet sont américains, mais aussi parce que la
planète tout entière s’équipe progressivement de téléphonie mobile, de connexions et que le local s’impose dans ce village global. Qu’elle revendique ou non le droit à la connexion comme un droit humain, la diplomatie culturelle reste un instrument de dialogue, un vecteur de rapprochement culturel et s’adapte aux mutations sociales actuelles. Qu’en est-il réellement après les révoltes dans les pays arabes ? Quelles nouvelles formes de politiques de relations internationales les États doivent-ils (peuvent-ils) mettre en place ?
27 avril 2012, Grenoble : Médias, internet, citoyenneté et innovation
L’innovation est réflexive et se veut performative : elle nous parle de nous, de nos sociétés et de l’état du monde, établit notre confort ou notre aliénation. L’innovation concerne aussi évidemment les médias et internet, de nouveaux espaces publics de médiation dans lesquels se jouent les enjeux les plus anodins : du simple don gratuit d’objet aux luttes politiques et libératrices comme pour les révolutions arabes et pour les
« indignés » de tous les pays. Les individus se rencontrent sur internet pour se parler et s’aimer tandis que les collectifs se constituent pour plus de justice et de liberté. Les échanges interpersonnels se trouvent projetés dans des espaces publics, des blogs, des chats, des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, etc.,) des lieux d’échange généralisé de toute sorte : services, animaux, objets, sexe, mariage, informations, publication d’articles et
d’ouvrages en ligne, diffusion libre de musique, etc., l’art aussi investi la toile. Lieux d’expression, d’affirmation de soi, de diffamation et de jugements, de lutte et de contrôle social, les forums d’interpellation publics se sont élargis : de la sphère du virtuel vers la sphère du réel, des utopies et des idées, des mises en forme symboliques vers les sociétés.
Les liens sociaux se sont « virtualisés », ont transgressé les frontières, les motifs de rencontres citoyennes sont innombrables. Aucun doute que les tyrannies, le capitalisme, les bureaucraties, une certaine moralisation des sociétés tentent de contrôler les paroles et les actes citoyens dans ces espaces publics ; contrôle social, pression, désinformation et interdiction sont présents dans les sociétés de l’information et de la communication comme les résistances qui leur répondent.
Ces nouveaux dispositifs de production du savoir posent non seulement la question de l’exercice de la citoyenneté, mais aussi celle des apprentissages et des enjeux pédagogiques de ces nouvelles pratiques. A l’évidence, les technologies de l’information modifient les processus d’apprentissages du fait de la disponibilité immédiate et surabondante des contenus, du manque d’une hiérarchisation analogue à la hiérarchisation traditionnelle, de la dispersion et de l’enchevêtrement des données. Internet n’est pas plus responsable des difficultés de la presse ou de la création artistique que de l’augmentation des pratiques diffamatoires ou encore du rétrécissement des espaces privés. Les usages sont évidemment en cause et il faut aussi considérer Internet comme une forme d’organisation politique, mondiale, et non seulement comme un média, avec cette transformation radicale de
l’espace public, localement comme globalement. La mise en relation des usages et des pratiques culturelles et médiatiques est donc indispensable.
Propositions de contributions
Langues du colloque, communications :
à Sofia, en langue bulgare, française ou anglaise,
à Banská Bystrica, en langue slovaque, française ou anglaise,
à Grenoble, en langue française ou anglaise.
Langue du colloque, contributions écrites : en langue française
Les propositions de contributions (titre, résumé de la proposition, présentation personnelle de l’auteur) sont à adresser avant fin février 2012, simultanément à :
Anna Krasteva, anna.krasteva@gmail.com
Gilles Rouet, gilles.rouet@gmail.com
Serge Dufoulon, serge.dufoulon@upmf-grenoble.fr
Les auteurs retenus devront adresser leur texte avant le 15 mars 2012, ce qui permettra de mettre en oeuvre ensuite une publication rapide au sein de la collection Local & Global, dirigée par Gilles Rouet et François Soulages aux éditions L’Harmattan, Paris.
Un numéro spécial, en langue anglaise, de la Revue de Science Politique de l’Université de Banská Bystrica pourra également être réalisé avec une dizaine de textes choisis par le comité scientifique.
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Media, Internet, Democracy
International Symposium
April 23rd, 2012, New Bulgarian university, Sofia
April 25th, 2012, Matej Bel University, Banská Bystrica
April 27th, 2012, Pierre Mendès France University, Grenoble
« New » media, new uses, the public spaces are transformed, « mass media » seems to be introduced in new economic models, a new personalization of the information organisation from now in « participative » way where social networks, greatly invested, play an inevitable role. « Digital natives » or not, the citizens develop the social uses in networks, with mobile phones or interactive televisions, so many technological evolutions which allow new
practices, but that also install new digital identity.
Quick and numerous accesses to the digital data, exchanges led by these tools of communication become established also in practices and jostle institutions (the school, the university, but also the police) in the frame of a new cognitive ecology (economy?). Digital data are produced by uses and determine these transformations.
New forms of « editorialisation » appeared, because the interactivity of contents causes a bursting of traditional notion of an « author », and therefore of the « authority », at the level of scientific job as of journalism. Indeed, new forms of job of scientific communities renew the forms of publication and of edition of knowledge and collaborative networks of researchers multiply the modes of valuation and of validation. Exchanges between peers are then in the centre of societies and digital became a central element of town and country planning and of democracy.
This International conference will allow an exchange of experiments and of analyses between specialists and citizens of different countries of the European Union, to try to analyse these evolutions and European policies.
Three sessions are proposed
April 23rd, 2012, Sofia: Digital Democracy and e-participation – uses and paradoxes
Twenty years after the velvet revolutions, democracy seems in crisis, threatened with three sides: rather irresponsible and corrupt elites; some apathy and lack of interest of the citizens in relation to politics; a globalisation which imposes a domination of the economic on politic.
Try to renew and to revitalise democracy is also one of the biggest challenges in the East, as well as on the West of Europe.
2011 and the « Arab spring » put forward the question of relations between Internet and citizen’s participation, democracy. Two comparisons are obvious:
- twenty years separate democratic revolution and digital revolution in the postcommunist world while the « Arab world » seems to make this double experience at the same time;
- post-communist transitions were initiated and guided by the elites while in some Arab countries they speak about revolution without elites. Is it possible to find a report between this official observation, structure and uses of the Internet?
A paradox concerns established democracies especially: the young people are among the least active in politics, but among the most active in the virtual. E-participation, commitment in the virtual, will they succeed in conciliating democracy and young people?
Paradoxes obviously do not miss. Participation and cyberactivism mean more democracy often not, but rather less, as certifies it the wave of « Haterisme » in the virtual…
This session will tackle many questions linked especially to cyberpolitic among them:
- The emergence of e-citizenship;-
- The Internet and protests;
- Social networks and re-invention of participation;
- Creativity and political activism: an explosion of not conventional forms of commitment;
- Young people and cybermobilizations;
- « Haterisme » or negative uses, xenophobes and extremists of the web.
April 25th, 2012, Banská Bystrica: New media, social networks and international relations
The United States try currently to answer new tasks of international relations by developing a new form of diplomacy. According to Joseph S. Nye, it is a question « of blending hard power and soft in one‚ the ‘clever power’, as [...] of the time of Cold War ». Therefore the evolution of « soft power », capacity which has an international actor, especially a state, to attract, to entice, to persuade, to broadcast a cultural model, an ideology and institutions, and that allows to try to make coincide different interests at the international stage. This cultural diplomacy remains one of the fundamental pillars of foreign policy, but from now on in the context of the transformation of uses and of general implementation of social media. Demanded by Barack Obama during its presidential campaign in 2008, this doctrine proved to be difficult to apply and the current American foreign policy, from now on defined as that of « smart power », assures a more important legitimacy on international plan, because it is well about the consecration of an allowable and soft power, combination of « hard » and of the « soft power », not only « intelligent » synthesis, but also « clever ».
It - »smart power »- is of course interdependent of this digital revolution, the evolution of new media and of social media, major vectors of globalisation, of a kind of approved domination because invisible, a priori soft and subtle who leans on culture as on ways of life and uses. Not only because the new « majors actors » of the Internet are American, but also because the very whole planet equips itself progressively with mobile telephony, with
connections and because the place is obvious in this global village. So it demands or not the right to connection as a human right, cultural diplomacy remains an instrument of dialogue, a vector of cultural rapprochement and fits to current social mutations. What is the situation now after uprisings in the Arab countries? What new forms of politics of international relations do (can) States do, (can) have, (can) they set up?
April 27th, 2012, Grenoble: Media, Internet, citizenship and innovation
Innovation is reflexive and is meant to be performative: it speaks to us about us, about our societies and about the world state; it establishes our comfort or our alienation. Innovation concerns also, of course, media and the Internet, new public mediation areas in which are played the most insignificant roles: of the simple free donation of object to political and liberating struggles as for Arab revolutions and for « indignant » of all countries. The individuals meet on the Internet to speak to each other and get to like themselves, while the collectives are formed for more justice and freedom. Interpersonal exchanges are thought to be cast in public areas, blogs, chats, social networks (Facebook, Twitter, etc.) places of every possible generalised exchange: services, animals, objects, sex, marriage, information, publication of articles and online works, broadcasting free from
music, etc., so art invest also the web! Places of expression, of assertiveness, of defamation and of judgements, of struggle and of social control, public forums widened: from the sphere of virtual towards the sphere of real, of utopias and of ideas, of symbolic formats towards societies.
Social links belong « virtualised », borders are infringed, and the motives of citizen’s meetings are countless. Any doubts that tyranny, capitalism, bureaucracies, some moral improvement of societies, try to control words and citizen’s acts in these public spaces; social control, pressure, disinformation and ban are present in the societies of information and of communication as resistance which answers these phenomena.
These new devices of production of knowledge ask not only the question of performance of citizenship, but also that of trainings and pedagogic tasks of these new practices. Obviously, technologies of information change the processes of trainings due to the immediate and superabundant availability of contents, of lack of organisation into a hierarchy similar to traditional organisation into a hierarchy of dispersion and of tangle of
data. The Internet is not any more responsible for difficulties of the press or for artistic creation than for the increase of defamatory practices or else for the constriction of private areas. Its uses are at disposal of course, and it is also necessary to consider the Internet to be a form of political, worldwide organisation, and not only as a media, with this radical transformation of the public space, locally or globally. The implication of the contact of manners and of cultural and media practices is therefore necessary.
Proposals of contributions
Languages of the conference for communications:
in Sofia: Bulgarian, French or English language;
in Banská Bystrica: Slovak, French or English language;
in Grenoble: French or English language.
Language of the conference for written contributions: in French language
Proposals of contributions (title, summary of proposal, profile of the author) need to be sent by the end of February, 2012, to all of the following persons:
Anna Krasteva, anna.krasteva@gmail.com
Gilles Rouet, gilles.rouet@gmail.com
Serge Dufoulon, serge.dufoulon@upmf-grenoble.fr
After acceptation by the committee, authors will have to address their text before March 15th, 2012, in order to form quickly the publication within the collection Local and total, directed by Gilles Rouet and François Soulages, Editions L’Harmattan, Paris. A special issue, in English language, of the Political Sciences Journal of the University of Banská Bystrica, could also be published with a dozen of contributions chosen by the scientific committee.
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