Appel à contribution: de la culture papier à la culture numérique
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Calendrier
13 février 2012: envoi des proposition d’articles (de 200 à 500 mots)
20 février : notification d’acceptation ou de refus des propositions.
9 avril : date de remise des articles dans leur version définitive.
Problématique
La galaxie Gutemberg s’électrifie et se dématérialise. S’agit-il d’une simple évolution, une poursuite des progrès que l’imprimerie a connu depuis la première presse ?
Perfectionnement ou révolution ? Quels sont les nouveaux paradigmes qui sont en train d’émerger sous nos yeux, voire qui sont déjà à l’œuvre. Car la culture numérique n’est pas si nouvelle. Tout est question d’échelle, mais réfléchir le monde numérique aujourd’hui n’est plus un simple exercice de futurologie. C’est un fait, un univers culturel qui se maintient, qui a fait des choix, qui possède déjà une histoire, un patrimoine et une sédimentation.
Il s’agira dans le premier volet de ce diptyque de s’interroger sur les conditions de cette évolution, de ce passage du papier à l’électronique. C’est-à -dire que seront couverts (sans prétention à l’exhaustivité) les moyens mis en Å“uvre, en les resituant dans leur contexte, en mentionnant les options auxquelles ils ont été préférés. Ce panorama critique s’efforcera autant que possible de présenter aussi les défis à relever (par exemple l’ampleur de la tâche de la numérisation des ouvrages) les limites rencontrées, les obstacles qui surgissent.
Mutations, évolutions portent en elles la dimension d’un avant et d’un après. Le dossier cherchera à cerner cette dimension. D’une part en isolant la réelle nouveauté, ce qui n’est pas seulement différents, mais radicalement nouveau, inédit. D’autre part, et à l’inverse, ce qui ne peut être transposé dans le monde numérique et qui donc est voué à s’éteindre.
Le second champ d’investigation est moins structurel. Il s’attachera à étudier les cadres où ce passage s’opère. Certains champs ont été sélectionnés, mais la liste n’est pas limitative. Le premier champ retenu est la culture « artistique », qui concerne plus particulièrement les musées. Que représentent pour ces institutions gardienne du patrimoine ces évolutions ? Quels moyens sont mis en Å“uvre ? pour qui ? les professionnels, les initiés, le grand public ? La culture numérique, évidemment, ne concerne pas que les institutions reconnues, et s’incarne de manière vivante dans des réalisations qui tirent pleinement parti de ces mutations, qui leur sont consubstantielles et n’ont de sens et d’existence qu’à travers elles. A ce sujet il serait intéressant d’interroger les manifestations de ce que l’on nomme « l’avant-garde ».
Nous prêterons également attention à la culture dans le sens des humanités, le savoir livresque, à la lumière notamment du paradigme de l’échange. C’est dans ce champ que le passage d’un modèle à une autre vue comme continuité est le plus patent. Et c’est également dans ce champ que les défis semblent les plus colossaux (questions des droits, immensité de la tâche de numérisation).
Avec la question des humanités digitales, celle de la pédagogie n’est jamais loin. Le débat se structure de trois grandes options qui se voient combinées, nuancées, mais qui représentent schématiquement trois pôles : la pédagogie numérique est un progrès, compensant les lacunes du livre ; soit elle n’est vue que comme un simple gadget, relativement nuisible à un apprentissage fécond, et enfin, la pédagogie numérique ne serait qu’une adaptation sur un autre support de la culture livresque.
Au carrefour de l’artistique, du livresque et de la pédagogie se situe l’enjeu de la recherche. Il s’agit de s’interroger notamment sur la réception des travaux numériques et des travaux sur le numérique, leur respectabilité et leur légitimité.
Le monde numérique est parfois vu comme un continent de liberté, une immensité de ressources pour un investissement financier faible. Des lieux d’expressions (plate-forme, observatoire, revues, blogs, portails) apparaissent chaque jour. Chacun peut s’exprimer à tous. Mais dès lors que l’aventure se poursuit, que la masse d’information à maintenir en ligne s’alourdit, que la fréquentation frise les limites techniques des serveurs, des coûts financiers s’ajoutent. Quels modèles économiques se dégagent pour répondre à ces défis ? la gratuité est-elle tenable ? Comment définir le rôle des instances et partenaires financiers pour assurer la survie de ces entreprises sans nuire à l’indépendance ?
Coordination
Nolwenn Picoche, Alexandre Monnin et Thibaud Zuppinger
Contact
redaction@implications-philosophiques.org
L’article devra compter entre 15 000 et 40 000 signes. (Interligne simple en times New Roman 12) et devra être enregistré au format Word (.doc ou .rtf – pas de .docx)
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