Colloque Claude Simon. Les Vies de l’archive (du 27 février au 1er mars 2013)
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Date et lieu :
- mercredi 27 et jeudi 28 février 2013 en Sorbonne – Salle Bourjac – 17 rue de la Sorbonne – 75005 Paris
- vendredi 1er mars 2013 à l’École Normale Supérieure – Salle Dussane – 45 rue d’Ulm – 75005 Paris
Ce colloque du Centenaire (1913-2013) est organisé par Mireille Calle-Gruber, Melina Balcà zar Moreno, Anaïs Frantz et Sarah-Anaïs Crevier Goulet (CREF&G/LF).
Au commencement, et qui commande en tous points l’œuvre de Claude Simon, il y a le travail de l’archive, laquelle relève à la fois de l’historique, du politique et de la poétique.
Car si arkhe signifie l’originaire, le mouvement premier qui commence, arkheion c’est d’abord en grec une maison : maison privée ou maison de fonction des archontes, ces magistrats représentant la loi qui détenaient le pouvoir politique et dont les demeures conservaient le dépôt des documents officiels. Quant à l’Arche biblique, c’est le coffre, « l’arche en bois d’acacia » qui abrite les Tables de pierre ; arca, en latin, désigne aussi une armoire, un cercueil, un réservoir.
L’archive est plus ample que la mémoire, qu’elle garde et dont elle se garde par la construction d’une mise en œuvre de la recherche. L’archive n’est pas tournée vers le passé : son geste archéologique, singulier et immémorial, la requiert au présent de l’écriture et aux voies ouvertes à l’à -venir.
Elle est peut-être bien ce que Claude Simon appelle « le vécu » dont il fait ses romans ; le vécu qui impressionne le corps extérieur à même l’intime, et dont il importe de déchiffrer les traces, nourricières de la vivante relation au monde.
Qu’il s’agisse des archives familiales et de la documentation réunie par l’écrivain, de ses notes pour mémoire, des manuscrits des romans, plans et croquis, de la diversité des genres expérimentés (peinture, photographie, roman, essai, film, scenario, conférence, entretien) ou qu’il s’agisse des œuvres publiées dont chacune est à la fois un accès nouveau au vécu et une ressource pour les romans successifs, on suivra les chemins de traverse que fraye Claude Simon constituant ainsi une archive cohérente et lisible. Entre rassemblement et dispersion, conservation et ruine, science et impressions affectives, institution et interprétation.
Et plus d’une interrogation.
« Comment savoir ? Comment savoir ? Que savoir ? » : ces questions qui scandent La Route des Flandres sont celles de l’archivation et de l’archivable. Elles deviennent les nôtres. Elles habitent la poétique de l’œuvre, par exemple Le Palace avec la guerre d’Espagne, Les Géorgiques avec la vision révolutionnaire de l’Histoire, ou encore la démarche autobiographique qui est au fondement de tous les livres.
« Mais où commence le dehors ? Cette question est la question de l’archive », affirmait Derrida. C’est sans aucun doute la question pour la dynamique de Claude Simon dont les phrases interminablement disponibles mettent à feu et à cendre les mémoires de la mort et les vies de l’archive.
Informations complémentaires :
- programme détaillé disponible en cliquant ici ;
- invitation disponible en cliquant ici ;
- contact : Anaïs Frantz.
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