Séminaire Sens Public/IRI : Atelier I : « Désir de profilage et profilage du désir : L’intention catégorisée » (12 mai 2016)
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Date : le jeudi 12 mai 2016, à 17h30 (à Paris) et à 11h30 (à Montréal).
Lieu :
- À Paris : Centre Georges Pompidou, Paris 4ème, dans la Salle Triangle. On accède à la salle de l’esplanade Pompidou. L’entrée se trouve à droite de l’entrée principale du centre Pompidou (à droite de la librairie).
et
- À Montréal : au CITÉ (accessible par la porte P-V-13-1 du Pavillon Roger-Gaudry) situé dans le pavillon principal (2900, boul. Édouard-Montpetit) de l’Université de Montréal.
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Inscriptions (entrée libre) : sur le formulaire qui se trouve en cliquant ici.
Nous vous remercions de votre intérêt pour nos événements.
Plus d’information sur le site http://seminaire.sens-public.org/
Intervenants : David Pucheu et Olivier Le Deuff
Organisation : David Pucheu et Olivier Le Deuff (Université de Bordeaux)
L’importance croissante des usagers dans les processus de catégorisation et de classification des données numériques (indexation, recommandation, évaluation) qui fonde en grande partie la valeur ajoutée (et le fonds de commerce) du web dit collaboratif ou social n’atteste pas simplement d’une volonté d’optimiser l’accessibilité à ces mêmes données : elle constitue en effet une porte ouverte sur les désirs et les intentions des individus.
La pratique du tagging par les usagers (folkosomie) trace les contours de représentations du monde propres aux individus qui en sont les acteurs : elle permet rétroactivement de catégoriser non plus les données, mais l’usager lui-même, « segmenté en profils qui se rapportent tous à « lui-même », à ses propensions, ses désirs présumés » (Rouvroy, 2013)
Ce “désir de profilage†des usagers, cette libido sciendi qui portent sur l’identité des usagers s’inscrit dans une double visée à la fois prédicative et heuristique. Elle voudrait en effet non seulement anticiper, mais également dévoiler, découvrir les désirs inavoués, inconscients des usagers.
C’est cette libido sciendi qui alimente rétroactivement le profilage de leurs désirs à des fins mercantiles sous couvert d’une stratégie qui est celle du service rendu. Si bien que la volonté d’en savoir plus sur les individus s’appuie sur une volonté de se voir qui se concrétise par le biais de réseaux sociaux et d’applications qui captent davantage de données personnelles de manière de plus en plus volontaire notamment quand il s’agit d’exposer des données issues de la quantification de soi. Cette pénétration au sein de la sphère de l’intime se poursuit sur les territoires des corps et de la sexualité qui s’exprime par l’utilisation notamment des tags sur les sites de vidéos pornographiques librement consultables. Cette indexation des désirs s’avère également déformante dans la mesure où elle véhicule des représentations au point de populariser certaines expressions comme la MILF (Mother I’d Like to Fuck). Au final, il s’agit non seulement d’un accroissement des stratégies de l’indexation des existences, mais également des mécanismes d’influence des manières de voir et de se représenter le monde par les individus qui méritent d’être interrogés. Quelles sont en effet dès lors les institutions dominantes de ce biopouvoir ?
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