Samedi du livre : Autour de Martin Crowley et de son livre « L’Homme sans » – avec J.-L. Nancy, G. Berkman, J.-C. Bailly (20 mars)
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Samedi du livre du Collège international de philosophie, sous la responsabilité de Gisèle Berkman, consacré au livre de Martin Crowley, L’homme sans. Politiques de la finitude (postface de Jean-Luc Nancy), Nouvelles éditions Lignes, 2009.
Samedi 20 mars 2010, 10h-13H – Grande salle, Maison Heinrich Heine, Fondation de l’Allemagne, 27 C bd Jourdan, 75014 Paris
Intervenants : Jean-Christophe Bailly, Gisèle Berkman, Martin Crowley, Jean-Luc Nancy
L’Homme sans : Ce livre a pour objet l’humanité dominée, exploitée, vouée aux restes et aux rebuts, qui constitue ce que Martin Crowley nomme le paradigme de l’homme sans. Une logique soustractive est à l’oeuvre, selon laquelle « l’homme serait ce à quoi, pour être ce qu’il est, il faut qu’une part de sa propre substance soit soustraite ». L’Homme sans peut avant tout se lire comme une proposition : celle qui consiste à articuler le constat ontologique de notre finitude irréductible, de notreexposition, au sens que Jean-Luc Nancy a donné à ce terme, et le geste politique de la révolte égalitaire. Là où la domination (sociale, politique, technologique) est constitutivement liée à l’exploitation de l’existence exposée des sans parts, il s’agit de réaffirmer le caractère insaisissable de l’exposition, tout en se donnant les moyens de penser les conditions théoriques et pratiques d’un agir politique voué à réaliser concrètement notre égalité de principe. D’où la thèse centrale du livre : « La proposition de la finitude pose au coeur troué de l’humain une exposition insaisissable qui non seulement engage à une solidarité illimitée (ce que fait toute proposition d’égalité), mais indique aussi l’injustice de toute exploitation, en ce qu’elle rend déjà abusive laproduction de cette exposition proprement irréalisable dans le corps des exploités. »
Cela engage, pour l’auteur, la mise en jeu d’un geste philosophique très singulier, dont on déclinera trois modalités majeures : poser la survivance d’une humanité irréductible, sans constituer une nouvelle anthropologie ; désigner le « coeur troué de l’humain », sans relever le négatif d’un geste dialectique ; se demander sous quelles modalités le silence des dominés et des sans voix peut déboucher sur une parole politique singulière, qui n’érige pas la singularité en substance, ni n’érige une nouvelle anthropologie négative : « Pour penser l’homme sans, c’est par les restes qu’il faut commencer. »
Samedi du livre organisé en collaboration avec La vie des idées (www.laviedesidees.fr) et avec le soutien de la 
Mairie de Paris.
Url de référence : http://ciph.org
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